Cela ne fait désormais plus de doute, notre alimentation joue un rôle important sur notre santé de manière générale. Qu’en est-il de son impact sur la survenue du cancer du sein ?
“On a peu de certitudes concernant les liens entre cancer du sein et alimentation. Mais on sait qu’un régime de type méditerranéen (riche en fruits, légumes, bonnes matières grasses) est préférable à un de type nord-américain (plus riche en sucres et en graisses saturées)”, Dr Espié, responsable du sénopole à l’hôpital Saint Louis à Paris
“C’est plus le type d’alimentation qui est à prendre en compte, une assiette est une alchimie. Il est recommandé d’éviter ce qui va concourir à l’obésité, au syndrome métabolique, ou encore au diabète. On privilégie un régime modérément calorique, riche en légumes, en fibres, en flavonoïdes et en bons acides gras”, poursuit le spécialiste.
“On évite les graisses cuites, on essaie de manger sainement et varié et de pratiquer une activité physique régulière. C’est surtout le poids qui rentre en jeu, l’obésité constitue un facteur de risque, car les graisses accumulées constituent un réservoir d’hormones et donc il y a une perturbation hormonale”, ajoute le Dr Nasrine Callet, gynécologue et oncologue à l’Institut Curie.
Les aliments qui réduisent les risques de cancer
Aliments riches en fibres
“Les aliments riches en fibres sont plutôt protecteurs. Ils permettent d’éliminer plus facilement certains lipides“, explique le Dr Espié.
De son côté, l’Institut National du Cancer rappelle qu’une “alimentation riche en fibres peut exercer divers effets :
- Réduction de l’hyperinsulinisme ;
- De l’insulinorésistance ;
- Des concentrations d’hormones stéroïdiennes circulantes ;
- Du temps de transit intestinal ;
- De l’exposition du côlon aux cancérogènes présents dans la lumière colique.
Au niveau colique, sous l’action du microbiote, les fibres sont aussi à l’origine de la production d’acides gras à chaîne courte dotés de propriétés anti-inflammatoires et antiprolifératives”. Si la consommation de fibres est surtout associée à une réduction du risque de cancer colorectal, elle a un rôle dans la régulation pondérale. Or, le poids est un facteur de risque de nombreux cancers, dont le cancer du sein.
La perte de poids, bénéfique contre le cancer
Des chercheurs de l’American Cancer Society ont décidé de mener une étude pour voir si le fait de perdre du poids pouvait réduire le risque de cancer du sein après 50 ans.
L’équipe a analysé les résultats d’une dizaine d’études comprenant 180.885 femmes au total, âgées de 50 ans et plus, qui ne prenaient pas de traitements hormonaux. Lors de ces études, le poids des participantes était évalué environ trois fois sur une période de dix années : lorsqu’elles ont démarré l’étude, puis cinq ans plus tard et quatre années par la suite.
Leurs résultats, publiés en décembre 2019 dans le Journal of the National Cancer Institute, ont montré que les femmes qui maintenaient une perte de poids stable au cours des dix années enregistraient un risque plus faible de cancer du sein par rapport à celles dont le poids était resté stable.
Ils ont précisé que plus la perte de poids continue était importante, plus le risque de cancer du sein baissait. Ainsi, celles qui perdaient entre 2 et 4,5 kg voyaient leur risque baisser de 13%, celles qui perdaient entre 4,5 et 9 kg réduisaient leur risque de cancer du sein de 16% en comparaison avec les femmes dont le poids n’avait pas varié. Les participantes qui perdaient 9 kg ou plus voyaient leur risque reculer de 26%.
Les chercheurs ont par ailleurs trouvé que les femmes qui avaient perdu au moins 9 kg mais qui en avaient repris quelques-uns gardaient un risque abaissé du même cancer.
Jusqu’à cette dernière méta-analyse, les scientifiques ne pouvaient pas assurer que la perte de poids abaissait le risque de cancer du sein, mais ces nouvelles conclusions sont les premières à comprendre un échantillon de participantes aussi important.
Source : https://www.doctissimo.fr/